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La réfugiée, Rabih Alameddine

📖 Mina est médecin. Elle part donner un coup de main, quelques jours, à Médecins Sans Frontières, sur l’île de Lesbos où se situe un camp de réfugiés pour la plupart syriens. Mina y trouve son ancienne amie Emma, un écrivain qui l’encourage à raconter ses histoires (“mais je t’en supplie, ne l’appelle pas Lesbienne libanaise à Lesbos“), un homosexuel palestinien avec qui elle se prend immédiatement d’amitié, des enfants malins et étonnants. Elle y retrouve aussi son frère. Ils discutent de leur vie, de leur famille, une famille qui a tourné le dos à Mina quand elle a entamé sa transition et est partie vivre aux États-Unis. Enfin, il y a cette famille syrienne et Sumaiya, la matriarche, atteinte d’un cancer en phase terminale, avec qui Mina se lie d’amitié.

💭 Je vous l’ai déjà dit environ 50 fois, j’en ai marre de lire des romans pour ados, mais je ne trouve pas de récits queer satisfaisants dans la littérature adulte. Ou en tout cas, je n’en trouvais pas avant ce roman qui a arraché mon cœur d’une dizaine de façons différentes. Le roman ne se concentre pas sur la transidentité de Mina. Il ne se concentre même pas sur les identités queer, bien qu’elles soient toujours là en filigrane de l’histoire. La vraie histoire, c’est celle du camp et de ses bénévoles adolescent·es passion selfie, de ses enfants qui apprennent juste assez de grec pour négocier des bonbons, de Sumaiya qui aurait voulu mourir chez elle. Mina et son frère se retrouvent, parlent de leur passé, mais aujourd’hui presque personne ne semble même remarquer la transidentité de Mina, à part un enfant curieux de temps en temps. La Réfugiée est une grande histoire, une histoire douloureuse et belle, que je recommande très fort, parce que ça m’a fait un bien fou de lire un roman avec une narratrice trans où la transidentité est un fait acquis, pas un sujet de discussion.

⚠️ Avertissements de contenu : guerre, maladie, misère, transphobie familiale.

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Alex

Alex a 29 ans et se reconnaît dans les termes trans, transmasc, butch et non-binaire. Il préfère le pronom "il" en français.

2 réflexions sur “La réfugiée, Rabih Alameddine

  • Happy new year! After talking about my low-stakes accomplishments and the non-book media I consumed in 2023, it’s time to share my reading retrospective. It’s…

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